Le défenseur des droits a demandé au COFRADE de déterminer quels étaient les axes prioritaires à mettre en œuvre pour améliorer la vie des enfants. Dans le domaine de la santé, il nous a semblé urgent de focaliser nos demandes sur la pédopsychiatrie qui est pour nos enfants et leur fratrie, un axe à confirmer et à développer dans une stratégie de prise en charge globale.
Pédopsychiatrie : besoins urgents
Prévention, diagnostics et traitements
Soutien psychologique à la fratrie
Plusieurs rapports sur la pédopsychiatrie ont alimenté la réflexion des associations et des politiques :
- en 2016 la mission « Bien-être et santé des jeunes », conduite par le professeur de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent Marie-Rose Moro et l’inspecteur d’académie Jean-Louis Brison, (🔗)
- en 2017 le rapport relatif à la santé mentale présenté par M. Michel Laforcade, (🔗)
- en 2017 le rapport de la Mission d’information sur la situation de la psychiatrie des mineurs du Sénat (🔗) par M. Alain Milon, président ; M. Michel Amiel rapporteur. (lien sur le PV des auditions) (🔗)
Tous, ils ont préconisé des pistes d’évolution qui deviennent aujourd’hui, par l’inaction des décideurs, des plans de sauvetage tant cette discipline est en danger.
Le nombre de jeunes faisant appel à la pédopsychiatrie est d’environ 1 million chaque année, dont 30% de mineurs. Or, une majorité des troubles psychiatriques qui vont se développer à l’âge adulte, sont perceptibles dès l’adolescence. Un diagnostic précoce et une prise en charge dès l’enfance peuvent donc permettre de guérir ou d’empêcher l’évolution de maladies « adultes ». Les maladies gérées dans l’enfance diminueront les pathologies et les complications observées chez les adultes.
Les moyens à mettre en œuvre pour répondre à tous les enjeux de santé publique en pédopsychiatrie ne sont pas suffisants aujourd’hui. Succinctement il faut développer :
- l’observation et la recherche sur les maladies psychiatriques des enfants
- l’information des familles dès la petite enfance
- le dépistage systématique des maladies mentales par tous les intervenants qui gravitent autour de l’enfant et la formation de ces derniers
- les systèmes de soins adaptés à cette prise en charge spécifique (hospitalisation, médecine ambulatoire, médecine de ville , lieux d’accueil spécifiques)
- le nombre de soignants en pédopsychiatrie en valorisant mieux leurs compétences
- les CMP
- des réseaux de suivi spécialisés
- des relais avec la psychiatrie adulte
- les relations avec les lieux scolaires
- un plan global de la prise en charge des toutes les pathologies mentales des enfants et adolescents avec des centres de références définis
Ce qui manquent pour atteindre ces développements, ce sont des investissements dans les équipes, les organisations et la volonté de prendre en compte que dès l’enfance, la prise en charge de certaines maladies peut améliorer et /ou guérir les pathologies de l’adulte.